Les nouveaux défis africains et le potentiel de la jeunesse

  • Rudolph Granier

La Journée Mondiale de l’Afrique célèbre les combats de tout le continent pour la libération, les développements démocratiques comme économiques.

Oui, il est de bon ton de peindre un triste tableau du continent qui cumule le plus grand nombre de records, comme viennent de nous le rappeler les derniers rapports du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale sur les perspectives économiques de l’Afrique. Alors que nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale de l’Afrique, retenons également le rapport de la Banque Africaine de Développement bien plus optimiste que son frère et sa sœur.

Les prévisions économiques sont une chose. Les progrès sociaux et démocratiques en sont une autre. En s’intéressant aux progrès humains comme préalables au développement économique, il convient de ne pas parler d’Afrique mais des Afriques.

Cette année 2016, l’Afrique est concernée par 16 élections présidentielles. D’un côté, le Bénin et le Burkina Faso viennent de défier toutes les prévisions en tenant des élections compétitives et apaisées, la communauté internationale sera attentive aux scrutins en Zambie comme au Ghana. En œuvrant chaque jour inlassablement sur le terrain, les organisations internationales comme l’Institut Républicain International constatent de significatives avancées. Les défis auxquels doivent et devront répondre les dirigeants africains sont pourtant multiples et ils concernent souvent la place des jeunes au sein de leur société.

Attirée par les lumières des capitales, la nouvelle génération déserte les campagnes. Les rivalités entre le centre et la périphérie naissent ainsi et les aménagements rapides que demande une population sans cesse croissante ne sont souvent pas effectués. Nous retrouvons dans les discours politiques cette volonté mais les actent traînent. En quête d’emplois et parfois d’argent facile, une vision démocratique doit être proposée aux jeunes Africains, et ceci de pair avec un développement économique maîtrisé qui permettra d’assurer les besoins sociaux les plus élémentaires. Les pays africains ont en commun ce besoin d’avenir clair alors même que les richesses naturelles, certes nombreuses, deviennent une variable d’ajustement sur les marchés mondiaux.

Ces progrès tant démocratiques qu’économiques ne seront portés par tous que lorsqu’ils ne concerneront que toutes les populations et sans exception. Le corps démocratique d’une nation ne reconnait pas le paysan de l’urbain, ne distingue pas l’homme de la femme, ne fait pas de différence entre le vieux et le jeune, ne privilégie pas le riche du pauvre. La démocratie ne reconnaît que des citoyens égaux et libres.

Reste un dernier élément qui n’appartient qu’aux Africains : le temps. La construction démocratique est exigeante. C’est à chacun de saisir l’opportunité, de contribuer au débat sans se sentir exclu par principe. Faisons le vœu que cette journée nous rappelle les Africains et Africaines qui se sont engagés dans les combats démocratiques et amène encore plus de citoyens à défendre et porter les couleurs de l’engagement politique.

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